mercredi 4 juin 2014

MAISON DE L'UNITÉ

En 2007 j’avais en tête un projet de partage d’un lieu de prière et d’étude pour des chrétiens. Ce fut un fiasco. Bien sûr on pourrait dire que çà n’a pas été possible du fait des personnalités des protagonistes ou encore que les chrétiens ne sont pas capables de s’entendre mais je crois que çà va au-delà de ces considérations.

En effet quand une volonté de faire passer la Foi en Dieu avant le pouvoir, la possession ou la reconnaissance ; si tout est mis en œuvre pour les autres et le Tout Autre, alors une telle maison peut exister. 

C’est pourquoi le projet de trois hommes de Foi à Berlin est un magnifique témoignage : 
OUI, vivre sa Foi est possible non pas en mélangeant les croyances qui, au fond ne sont que des supputations intellectuelles, mais en reconnaissant que notre humanité est plus qu’un simple enchevêtrement de cellules, plus qu’une réaction chimique générant une énergie coagulante, mais essentiellement une réalité spirituelle qui nous attache à jamais à l’éternité.

Alors pour le plus grand bien, le pasteur évangélique Gregor Hohberg, le rabbin Tovia Ben-Chorin et l'imam Kadir Sanci ont posé la première pierre de ce qu'ils espèrent être un futur édifice de prière multiconfessionnel. 
Cette Maison de prière et d'étude, baptisée « Maison de l'Unité », financée en grande partie par le crowdfunding, le financement participatif, abritera une synagogue, une église et une mosquée, ainsi qu'un espace commun consacré à « l'enseignement », où des membres des trois religions pourront interagir entre eux.

Grégor Hohberg, Tovia Ben-Chorin, Kadir Sanci. Photo : AFP/John MacDougall

Construit sur la place St Pierre de Berlin à l’emplacement de l’ancienne église du même nom, rasée par le gouvernement Est-Allemand, l’édifice sera signé de l’architecte Wilfried Kuehn. Aucun symbole particulier ne sera visible et des lignes pures et simples seront la marque de cette Maison de prière et d’étude.

Déjà, à Paris, le Collège des Bernardins offre un lieu de rencontre, d’échange, de partage de ce que chacun porte en lui et favorise l’apprentissage des différentes voies spirituelles qui disent toutes la même chose avec des mots et des structures intellectuelles différentes.

Collège des Bernardins


À Berlin, ces trois religieux vont plus loin en ne reniant pas l’importance du rituel spécifique à chacun et en reconnaissant ce point commun qui est néanmoins le plus important : la foi en un Dieu Unique Créateur.


Des mouvements comme ceux-ci deviennent des réalités et sont le témoignage de notre humanité et de notre volonté d’instaurer un monde juste.

Projet Betlherhaus de W.Kuehn. photo D.R




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