En 2007 j’avais en tête
un projet de partage d’un lieu de prière et d’étude pour des chrétiens. Ce fut
un fiasco. Bien sûr on pourrait dire que çà n’a pas été possible du fait des
personnalités des protagonistes ou encore que les chrétiens ne sont pas
capables de s’entendre mais je crois que çà va au-delà de ces considérations.
En effet quand une
volonté de faire passer la Foi en Dieu avant le pouvoir, la possession ou la
reconnaissance ; si tout est mis en œuvre pour les autres et le Tout Autre, alors une telle maison peut exister.
C’est pourquoi le projet de trois hommes
de Foi à Berlin est un magnifique témoignage :
OUI, vivre sa Foi est possible non
pas en mélangeant les croyances qui, au fond ne sont que des supputations
intellectuelles, mais en reconnaissant que notre humanité est plus qu’un simple
enchevêtrement de cellules, plus qu’une réaction chimique générant une énergie
coagulante, mais essentiellement une réalité spirituelle qui nous attache à
jamais à l’éternité.
Alors pour le plus
grand bien, le pasteur évangélique Gregor Hohberg, le rabbin
Tovia Ben-Chorin et l'imam Kadir Sanci ont posé la première pierre de ce qu'ils
espèrent être un futur édifice de prière multiconfessionnel.
Cette Maison de
prière et d'étude, baptisée « Maison de l'Unité », financée en grande
partie par le crowdfunding, le financement participatif, abritera une
synagogue, une église et une mosquée, ainsi qu'un espace commun consacré à
« l'enseignement », où des membres des trois religions pourront
interagir entre eux.
Grégor Hohberg, Tovia Ben-Chorin, Kadir Sanci. Photo : AFP/John MacDougall |
Construit sur la place
St Pierre de Berlin à l’emplacement de l’ancienne église du même nom, rasée par
le gouvernement Est-Allemand, l’édifice sera signé de l’architecte Wilfried
Kuehn. Aucun symbole particulier ne sera visible et des lignes pures et simples
seront la marque de cette Maison de prière et d’étude.
Déjà, à Paris, le
Collège des Bernardins offre un lieu de rencontre, d’échange, de partage de ce
que chacun porte en lui et favorise l’apprentissage des différentes voies spirituelles
qui disent toutes la même chose avec des mots et des structures intellectuelles
différentes.
Collège des Bernardins |
À Berlin, ces trois
religieux vont plus loin en ne reniant pas l’importance du rituel spécifique à
chacun et en reconnaissant ce point commun qui est néanmoins le plus important :
la foi en un Dieu Unique Créateur.
Des mouvements comme
ceux-ci deviennent des réalités et sont le témoignage de notre humanité et de
notre volonté d’instaurer un monde juste.
Projet Betlherhaus de W.Kuehn. photo D.R |
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