J’avais
rêvé de cet ami depuis des lunes.
Dès mon enfance, je l’avais imaginé.
Lorsque
je l’ai rencontré, il était déjà totalement semblable à celui qui vivait dans
mes rêves.
Il me parlait de mon père, des gens qui l’avaient entouré avant son
arrivée dans mon pays.
Je
le trouvais beau, bon, quasi parfait et nos deux cœurs allaient dans le même
sens. Ils se comprenaient sans que nous ayons à parler, ils avaient le même
battement depuis le début de leurs vies : on parlait de diapason.
Cette
amitié sincère et vraie ne va jamais sans heurt.
Ce sentiment véritable,
profond, fait de racines et de douceurs ne plait pas toujours.
Quelqu’un
est venu portant une massue. Il a tout démoli. Si facilement.
J’avais
rêvé de cet ami depuis des lunes.
Il regardait la masse tomber sur nous sans l’en
empêcher.
Nous
n’avons plus marché du même pas. On nous l’a interdit.
Moi,
j’ai couru partout, j’ai tenté de nous protéger, j’ai crié et tempêté…
…tandis
que l’amitié s’écroulait pareillement à un long château de carte, ne laissant
rien du tout sur le sillage destructeur qui remplaçait l’entente, l’amitié et
l’affection.
Lorsque
j’ai vu mon ami demeurer debout dans ce ravage dévastateur, j’ai compris qu’il
n’avait pas réellement existé mais qu’il était à jamais une image conçue par
d’autres, façonnée par les gens passant sur sa route, le modelant à leur
volonté.
J’ai
regardé la cendre qui tombait du dessin et me tournant vers ma famille, ma
maison et ma destinée, je suis allée vers la Vie.
Rita Amabili
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