vendredi 22 août 2014

LA DÉSERTION D’UN AMI.


J’avais rêvé de cet ami depuis des lunes. 
Dès mon enfance, je l’avais imaginé. 
Lorsque je l’ai rencontré, il était déjà totalement semblable à celui qui vivait dans mes rêves. 
Il me parlait de mon père, des gens qui l’avaient entouré avant son arrivée dans mon pays.
Je le trouvais beau, bon, quasi parfait et nos deux cœurs allaient dans le même sens. Ils se comprenaient sans que nous ayons à parler, ils avaient le même battement depuis le début de leurs vies : on parlait de diapason.
Cette amitié sincère et vraie ne va jamais sans heurt. 
Ce sentiment véritable, profond, fait de racines et de douceurs ne plait pas toujours.
Quelqu’un est venu portant une massue. Il a tout démoli. Si facilement.

J’avais rêvé de cet ami depuis des lunes. 
Il regardait la masse tomber sur nous sans l’en empêcher.
Nous n’avons plus marché du même pas. On nous l’a interdit.

Moi, j’ai couru partout, j’ai tenté de nous protéger, j’ai crié et tempêté…
…tandis que l’amitié s’écroulait pareillement à un long château de carte, ne laissant rien du tout sur le sillage destructeur qui remplaçait l’entente, l’amitié et l’affection.
Lorsque j’ai vu mon ami demeurer debout dans ce ravage dévastateur, j’ai compris qu’il n’avait pas réellement existé mais qu’il était à jamais une image conçue par d’autres, façonnée par les gens passant sur sa route, le modelant à leur volonté.

J’ai regardé la cendre qui tombait du dessin et me tournant vers ma famille, ma maison et ma destinée, je suis allée vers la Vie.

Rita Amabili






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